L’alimentation végétalienne pour chien et chat est encore très peu connue des vétérinaires. Certains la déconseillent par prudence (il est normal pour un professionnel de santé de ne pas recommander quelque chose qu’il ne connait pas ou mal). D’autres y sont opposés par idéologie.
Faute d’intérêt (ou de budget) des scientifiques et industriels sur la question, le nombre d’études sérieuses concernant l’alimentation végétalienne pour chien et chat est encore assez faible, il n’y a pas de consensus scientifique.
Les études existantes ne semblent pas optimales, soit parce qu’elles ne comprennent pas un échantillon de sujets assez élevé, une durée insuffisante, ou encore car la méthodologie employée n’est pas idéale et présente des biais.
Nous espérons qu’avec l’accroissement du marché des aliments végétaliens pour animaux, d’autres études de bonne qualité seront réalisées.
Nous invitons également les gardiens de chats et chiens nourris de façon végétalienne (surtout les chats), à réaliser régulièrement des consultations et analyses et à en discuter les résultats avec leur vétérinaire.
“Tout problème, comme une perte de poids progressive ou des signes plus évidents de maladie tels que des changements défavorables au niveau du pelage, vomissements ou diarrhée, devraient entraîner un examen vétérinaire ; qui devrait, de toute façon, se faire au moins 2 fois par an l’année suivant le passage à une alimentation végétale, puis une fois par an (…) et deux fois par an pour les animaux âgés de plus de sept ans. Les propriétaires devraient envisager des examens de sang régulier (hématologie et biochimie) et des tests d’urine, lors de telles consultations annuelles, et dans le cas d’une maladie.”
Dr Andrew Knight
Les études et thèses sur le sujet
Les mentions entre guillemets par le Dr Andrew Knight sont issues de son étude de 2016 avec Madelaine Leitsberger, où il a passé en revue huit études ou thèses antérieures.
1992 A. Leon, Saf Bain, WR Levick “Hypokalaemic episodic polymyopathy in cats fed a vegetarian diet”
Résumé par Andrew Knight : “Cette ancienne étude de Leon et de ses collègues a confirmé que les chats soumis à un régime alimentaire déficient peuvent avoir des problèmes de santé. Dans ce cas, le régime végétarien a été formulé pour être carencé en potassium, et les signes cliniques impliquaient la fonction neuromusculaire.” méthodologie et échantillon d’individus non mentionnés sur le lien plus haut.
(conclusion ici, p22)
1994 Etude de Peta “(PETA) Dog Health Survey.” (méthodologie et conclusion ici, p21)
(Lien vers l’étude originale non trouvé)
Résumé (mentions entre guillemets par Andrew Knight) : étude sur 300 chiens végétariens ou végétaliens, sur une durée de 2 à 9 ans mais à priori (selon le résumé fait par le Dr Knight) seulement déclarative (on suppose donc que ce seraient les “propriétaires” qui auraient rempli un questionnaire).
La nature de la ration ou sa marque sont inconnues.
Les résultats cependant sont plutôt positifs “Plus de 80% des chiens maintenus sur des régimes végétaliens ou végétariens pendant 50% à 100% de leur durée de vie ont été déclarés comme étant en bonne ou excellente santé (figure 1)”
Divers problèmes de santé et des décès ont été rapportés (normal vu le nombre d’individus et d’années), mais la conclusion est que “Tous ces problèmes sont également communément signalés dans la population normale de chiens domestiques.”
2001 Étude de Kienzle et Engelhard “Field study on the nutrition of vegetarian dogs and cats in Europe” (plus de détails p15, p20)
(Lien vers l’étude originale non trouvé)
Résumé (mentions entre guillemets par Andrew Knight) : “Ces chercheurs ont étudié 86 chiens végétariens et huit chats végétariens (…). Parmi les douze aliments complets pour chiens végétariens préparés, les auteurs ont pu en recommander seulement deux sans réserve.”
De nombreuses déficiences et erreurs de formulation ont été relevées. “Cependant, cette étude a maintenant environ 15 ans et nous pouvons espérer que les normes de fabrication et les processus de contrôle de la qualité peuvent avoir été améliorés depuis, dans le cas de ces aliments.”
“Étonnamment peut-être, aucun problème clinique n’a été trouvé chez les chiens adultes. Cependant, un chat a montré des symptômes d’atrophie de la rétine et deux ont affiché une fréquence réduite d’œstrus.”
2004 Christina M Gray, Rance K Sellon, Lisa M Freeman « Nutritional adequacy of two vegan diets for cats » (méthodologie et conclusion ici, p14)
L’étude portait sur une analyse d’un supplément destiné à être ajouté à une ration ménagère végétalienne pour chat, et une marque de croquette végétalienne. Les résultats montrent des déficiences dans de multiples nutriments et micronutriments. Les fabricants précisent cependant qu’un seul échantillon avait été analysé, et que la globalité de leurs produits seraient conformes. Le Dr Knight nuance en disant que l’étude date, et que l’on peut espérer que depuis lors les fabricants ont mis en œuvre des normes de contrôle de qualité.
2005 L., A. Wakefield K. E. Michel “Taurine And Cobalamin Status of Cats Fed Vegetarian Diets”
Résumé et méthodologie : étude sur les taux sanguins et plasmatiques de taurine et cobalamine de 13 chats nourris avec des aliments végétariens du commerce (pendant plus d’un an).
Conclusion : concernant la taurine taux plasmatique “Un seul échantillon était en dessous de la plage de référence normale et aucun n’était en dessous du niveau critique de 40 nmol / ml”
Taurine taux sérique “Trois chats sont tombés en dessous de la plage normale, mais étaient au-dessus du niveau critique de 200 nmol / l.”
Le taux de cobalamine pour tous les chats était dans la moyenne normale.
2006 Étude réalisée par Wakefield et al. “Evaluation of cats fed vegetarian diets and attitudes of their caregivers” (méthodologie et conclusion ici, p20)
Résumé (mentions entre guillemets par Andrew Knight) : étude déclarative (questionnaire téléphonique) sur 86 chats dont 34 végétariens/végétaliens pendant au moins un an. “La plupart des propriétaires des deux groupes ont décrit leurs chats comme étant en bonne santé ou généralement en bonne santé.”
Suivi d’une mesure du taux de B12 et taurine pour 17 des chats végétariens.
“Les concentrations de Cobalamine (B12) étaient dans la gamme normale dans tous les cas, et les concentrations de taurine étaient également normales dans 82,4% (14/17) des cas. Les trois autres cas étaient des chats qui étaient partiellement nourris de restes de table.
2009 Étude de Brown et al. “An experimental meat-free diet maintained haematological characteristics in sprint-racing sled dogs” (méthodologie et conclusion ici, p19)
Résumé de Andrew Knight : “étude de 12 Huskies Sibériens pratiquant la course de vitesse, nourris soit avec une alimentation commerciale recommandée pour les chiens actifs (n = 6), soit une alimentation sans viande formulée selon les mêmes spécifications nutritionnelles (n= 6). Les chiens ont été nourris avec ces régimes pendant 16 semaines, incluant 10 semaines de compétition. Les contrôles de santé ont été effectués par un vétérinaire qui n’avait pas connaissance des différents régimes alimentaires. Tous les chiens ont été évalués comme étant en excellent état physique et aucun n’a développé d’anémie ou d’autres problèmes de santé détectables”
Autre publication de Brown
2014 Thèse de Semp (en PDF) “Vegan nutrition of dogs and cats” (méthodologie et conclusion ici, p13, p18)
Résumé (mentions entre guillemets par Andrew Knight) : “Semp a examiné quatre régimes canins et félins utilisés par 233 propriétaires d’animaux (…) ainsi que Benevo Duo, un aliment humide (…). Les produits ont été analysés(…) et comparés aux analyses des fabricants quand elles étaient disponibles. Certains aliments étaient déficients en apports énergétiques (trois produits), en calories (trois produits), en protéines (un produit), et en potassium (trois produits). La recette pour un régime canin fait maison satisfaisait en grande partie les besoins en nutriments, mais était trop faible dans certains acides aminés, la méthionine et la cystéine, la vitamine B12 et le sodium. Semp a rapporté que ces régimes respectaient les besoins nutritionnels pour la plupart d’entre eux, et qu’aucune anomalie clinique ne leur était associée.”
2015 Étude de Kanakubo et al. ”Assessment of protein and amino acid concentrations and labeling adequacy of commercial vegetarian diets formulated for dogs and cats” (méthodologie et conclusion ici, p9)
Résumé par Andrew Knight : “Kanakubo et ses collègues ont examiné 13 régimes végétariens secs et 11 en conserve, pour chiens et chats, qui ont été vendus dans tout ou la plus grande partie des États-Unis. Les concentrations de protéines brutes (CP-crude protein) et d’acides aminés (AA) ont été comparées avec les profils de nutriments alimentaires pour chiens et chats AAFCO. Les concentrations minimales de CP pour les espèces et les stades de vie spécifiés ont été satisfaites par 23 aliments ; l’aliment restant a passé les essais d’alimentation AAFCO appropriés. Cependant, 25% des aliments (6/24) ne répondaient pas à toutes les exigences minimales en AA.”
2016 Étude de Knight et Madelaine Leitsberger – “Vegetarian versus meat based for companion animals” traduite en Français par Veganimalis ici (PDF)
Conclusion p33
Cette étude est importante car on y trouve la synthèse de 8 études précédentes d’auteurs divers, mentionnées plus haut : étude de Kanakubo et al. (2015) ; Étude de Semp (2014) ; Étude de Gray et al. (2004) ; Étude de Kienzle et Engelhard (2001) ; Étude de Brown et al. (2009) (Autre publication de Brown) ; Étude réalisée par Wakefield et al. (2006) ; Enquête de Peta (1994) et Étude de Leon et al. (1992).
“Il est tout à fait possible pour les animaux de compagnie de subsister, et même de prospérer, sur des régimes végétariens. Cependant, ceux-ci doivent être nutritionnellement complets et convenablement équilibrés, et les propriétaires devraient surveiller régulièrement l’acidité urinaire et corriger l’alcalinisation urinaire grâce à des additifs alimentaires appropriés, si cela se produit. Les personnes intéressées par les régimes végétariens pour animaux de compagnie devraient être conscientes des doutes concernant l’adéquation nutritionnelle de certains de ces régimes, exprimées par un certain nombre d’études sur un nombre significatif d’années. Cependant, pour assurer une vision objective, ils devraient également être conscients que des préoccupations similaires existent sur les régimes commerciaux à base de viande.”
2019 Étude de Sarah AS Dodd et Shoveller “Plant-based (vegan) diets for pets: A survey of pet owner attitudes and feeding practices”
Résumé : “Cette étude représente la première enquête sur la prévalence de l’évitement de la viande dans la population des propriétaires d’animaux. La prévalence du végétarisme et du véganisme était plus élevée dans l’échantillon des propriétaires d’animaux que dans la population générale, représentant environ 12% des propriétaires d’animaux dans l’échantillon de population.
Pour mettre cela en perspective, rien qu’aux États-Unis, avec une population de 325 millions d’habitants et un national ayant un taux de possession d’animaux de compagnie estimé à 56%, il peut y avoir jusqu’à 20 millions de propriétaires d’animaux végétariens et végétaliens.”
2019 Thèse de Romane Dufayet “Risques et modalités d’une alimentation végétarienne chez le chien et le chat” Conclusion p91
Résumé : Thèse qui comprend une étude de cas clinique sur 5 chats nourris de façon végétalienne totalement ou majoritairement, et qui ont développé des problèmes de santé. Après changement d’alimentation, une amélioration de leur état est constatée. Une analyse d’un échantillon de deux marques de croquettes végétaliennes a été effectuée. Les résultats montrent quelques carences relativement mineures, mais se pose la question des symptômes observés.
Cette thèse ne montre pas de conclusion tranchée.
2020 Étude de Rafael Vessechi Amorim Zafalon “Nutritional inadequacies in commercial vegan foods for dogs and cats”
Résumé : “L’objectif de cette étude était d’évaluer la composition en macronutriments, les profils d’acides gras et d’acides aminés, et la teneur en minéraux essentiels de tous les aliments végétaliens pour chiens et chats disponibles sur le marché brésilien, et de comparer les résultats avec les recommandations de la FEDIAF (2019) et AAFCO (2019). Quatre aliments végétaliens pour animaux de compagnie ont été évalués (trois pour les chiens et un pour les chats).”
Les résultats montrent de nombreuses insuffisances nutritionnelles.
A noter qu’on peut facilement retrouver les marques des aliments incriminés en comparant la composition, avec la liste des ingrédients donnée dans l’étude.
2020 Étude de Christina Golder, James L. Weemhoff, et Dennis E. Jewell « Cats Have Increased Protein Digestibility as Compared to Dogs and Improve Their Ability to Absorb Protein as Dietary Protein Intake Shifts from Animal to Plant Sources »
Résumé : Cette étude vise à comparer la digestibilité de différentes protéines végétales par rapport aux protéines animales, chez 226 chiens et 296 chats.
Conclusion : « Lorsqu’elles sont préparées dans la chaîne de distribution de ces ingrédients et fabriquées selon les paramètres d’extrusion de ces aliments, les protéines végétales sont similaires aux protéines animales en termes de digestibilité des protéines. Les chats présentaient une digestibilité des protéines accrue en réponse à l’augmentation des protéines végétales, tandis que la digestibilité des protéines n’était pas influencée chez les chiens. Comme l’inclusion de protéines végétales n’était pas associée à une digestibilité réduite des protéines, elle constitue une source satisfaisante pour compléter les ingrédients protéiques d’origine animale afin de répondre aux besoins en acides aminés des animaux de compagnie. »
2021 Étude de Sarah A.S Dodd, Anna K.Shoveller, Andrea J.Fascetti et al. « A Comparison of Key Essential Nutrients in Commercial Plant-Based Pet Foods Sold in Canada to American and European Canine and Feline Dietary Recommendations »
Résumé : « Des analyses en laboratoire des nutriments essentiels ont été effectuées sur 26 régimes à base de plantes disponibles en Ontario, Canada en 2018 (…).
Les mesures des nutriments ont été comparées aux profils nutritionnels standards de l’industrie. Quatre produits répondaient aux recommandations de l’Association of American Feed Control Officials et un produit aux recommandations nutritionnelles de la Fédération européenne de l’industrie des aliments pour animaux de compagnie pour les chiens adultes. Aucun régime ne correspond à la teneur en éléments nutritifs recommandée pour les chats adultes ou les chiots ou chatons en croissance. Les nutriments les plus souvent jugés insuffisants étaient : les acides aminés soufrés, la taurine, l’acide arachidonique, l’EPA et le DHA, le calcium, le phosphore et la vitamine D. Ces nutriments se trouvent tous généralement dans les tissus animaux, bien que des sources non animales soient disponibles et nécessitent une formulation minutieuse. ou une supplémentation en produits fabriqués sans ingrédients d’origine animale. La conformité à la réglementation et aux lignes directrices canadiennes en matière d’étiquetage était médiocre. Ces problèmes ne semblent pas être exclusifs aux aliments d’origine végétale et ont également été démontrés précédemment dans les produits d’origine animale disponibles dans le commerce. Cette étude démontre les domaines dans lesquels les fabricants d’aliments pour animaux de compagnie à base de plantes doivent améliorer la formulation et/ou les pratiques de fabrication afin de produire des produits adaptés à l’alimentation des chats et des chiens. »
2021 Étude de Janine Starzonek 1, Lara von Lindeiner 1, Ingrid Vervuert « Assessment of vegan complete diets for dogs and cats available in Germany »
Résumé : « Quatre régimes végétaliens complets pour chats et chiens adultes disponibles sur le marché allemand ont été analysés concernant leur teneur en nutriments et en minéraux.(…) Aucun des produits ne répond aux besoins énergétiques et nutritionnels d’une alimentation complète pour chiens et chats adultes sans limitations. Par conséquent, des carences dans l’apport de certains nutriments ne peuvent pas être exclues dans le cadre d’une alimentation à long terme avec les régimes végétaliens examinés. »
2022 Étude de Andrew Knight, Eason Huang, Nicholas Rai, Hazel Brown « Vegan versus meat-based dog food: Guardian-reported indicators of health »
Résumé : « Nous avons interrogé 2 639 gardiens de chiens (…) vivant avec eux depuis au moins un an. (…) 2 536 ont fourni des informations relatives à un seul chien, nourri avec un régime à base de viande conventionnelle (1 370 = 54 %), de viande crue (830 = 33 %) ou végétalien (336 = 13 %) pendant au moins un an. Nous avons examiné sept indicateurs généraux de mauvaise santé : nombre inhabituel de visites vétérinaires, utilisation de médicaments, progression vers un régime thérapeutique après le maintien initial d’un régime végétalien ou à base de viande, opinion du tuteur et opinion vétérinaire prévue sur l’état de santé, pourcentage de chiens malades et nombre de troubles de santé par chien malade. (…)Les pourcentages de chiens de chaque groupe alimentaire considérés comme ayant souffert de troubles de santé étaient de 49 % (viande conventionnelle), 43 % (viande crue) et 36 % (végétalien). Des preuves significatives indiquent que les régimes à base de viande crue sont souvent associés à des risques alimentaires, notamment des carences et des déséquilibres nutritionnels, ainsi que des agents pathogènes. En conséquence, les données rassemblées à ce jour indiquent que les choix alimentaires les plus sains et les moins dangereux pour les chiens sont les régimes végétaliens nutritionnellement sains.
2022 Étude de Mike Davies « Reported Health Benefits of a Vegan Dog Food – A Likert Scale-type Survey of 100 Guardians »
Résumé : « Cette étude visait à quantifier les changements de santé perçus par les gardiens de chiens après l’alimentation d’une seule marque d’aliments végétaliens produits au Royaume-Uni pendant une période de 3 à 12 mois en participant à une enquête en ligne de type échelle de Likert sur les observations reflétant l’état de santé.
(…) 100 tuteurs ont répondu au sondage (…). Il s’agit de la première étude à documenter quantitativement les rapports des gardiens sur les bienfaits spécifiques pour la santé associés à l’alimentation d’un aliment végétalien pour chiens au Royaume-Uni. D’autres essais cliniques prospectifs, randomisés et contrôlés sont nécessaires pour valider et déterminer la signification de ces observations. »
2022 Étude de Dodd et Al. « Owner perception of health of North American dogs fed meat- or plant-based diets »
Résumé : « Cette étude a examiné les perceptions des propriétaires sur la santé et le bien-être des chiens et a comparé ceux nourris avec un régime à base de viande et celui à base de plantes, via un questionnaire en ligne. (…)
Les propriétaires de chiens nourris avec un régime à base de plantes n’ont pas perçu d’effets néfastes sur la santé de leurs chiens. Les résultats pourraient suggérer une association entre l’alimentation à base de plantes et la santé et la longévité perçues. Toutefois, les biais inhérents et les limites associés aux enquêtes sur la perception des propriétaires doivent être pris en compte, et des recherches objectives sont nécessaires pour déterminer si les régimes à base de plantes affectent réellement la santé canine. »
2023 Étude de Andrew Knight, Alexander Bauer, Hazel Brown » Vegan versus meat-based cat food: Guardian-reported health outcomes in 1,369 cats, after controlling for feline demographic factors »
Résumé : « Nous avons interrogé 1 418 gardiens de chats,(…) vivant avec eux pendant au moins un an. 1 369 personnes interrogées ont fourni des informations relatives à un seul chat nourri avec un régime à base de viande (1 242 à 91 %) ou végétalien (127 à 9 %) pendant au moins un an. Nous avons examiné sept indicateurs généraux de maladie. Après avoir contrôlé l’âge, le sexe, le statut de stérilisation et le lieu principal via des modèles de régression, les réductions de risque suivantes ont été associées à un régime végétalien pour les chats moyens : augmentation des visites chez le vétérinaire – réduction de 7,3 %, consommation de médicaments – réduction de 14,9 %, progression vers un régime thérapeutique – Réduction de 54,7 %, évaluation vétérinaire signalée d’un malaise – réduction de 3,6 %, évaluation vétérinaire déclarée d’une maladie plus grave – réduction de 7,6 %, avis du gardien d’une maladie plus grave – réduction de 22,8 %. De plus, le nombre de problèmes de santé par chat malade a diminué de 15,5 %. Aucune réduction n’était statistiquement significative. Nous avons également examiné la prévalence de 22 troubles de santé spécifiques, à l’aide d’évaluations vétérinaires rapportées. Quarante-deux pour cent des chats nourris avec de la viande et 37 % de ceux nourris avec un régime végétalien souffraient d’au moins un trouble. Parmi ces 22 troubles, 15 étaient plus fréquents chez les chats nourris à la viande et sept chez les chats nourris avec un régime végétalien. Une seule différence était statistiquement significative. Compte tenu de ces résultats dans l’ensemble, les chats nourris avec un régime végétalien avaient tendance à être en meilleure santé que les chats nourris avec un régime à base de viande. Cette tendance était claire et constante. Ces résultats concordent largement avec des études antérieures similaires. »
2023 Étude de Elizabeth Morris, Sunil Perumalla, Cheryl Stiers, and Kathy Gross « Rice protein concentrate is a well-accepted, highly digestible protein source for adult cats »
Résumé : 26 chats ont été nourris avec un ajout de protéines de riz croissant dans leur alimentation sur des périodes de 15 jours à chaque fois, avec analyse des selles.
« En conclusion, des chats adultes ont été nourris avec des aliments contenant des niveaux croissants de RPC (Protéines de riz) jusqu’à 28 % de la recette totale, et il a été démontré que le RPC pouvait servir de source de protéines dans les aliments pour chats en raison de sa digestibilité élevée et de sa qualité protéique. Dans l’ensemble, l’inclusion de RPC a été bien acceptée par les chats, a amélioré les caractéristiques fécales et a augmenté la digestibilité apparente et réelle des macronutriments par rapport à l’aliment témoin qui ne contenait pas de RPC. Ainsi, le RPC peut servir de source complémentaire de protéines dans les aliments pour chats compte tenu de sa teneur en AA, de sa bonne digestibilité et de son excellente acceptation du goût, qui le rendent approprié pour une utilisation dans les aliments thérapeutiques indiqués pour les chats souffrant de sensibilités alimentaires. »
2024 Étude de Andrew Knight, Alexander Bauer, Hazel J. Brown « Vegan versus meat-based dog food: Guardian-reported health outcomes in 2,536 dogs, after controlling for canine demographic factors »
Résumé : étude de suivi de l’étude de Andrew Knight en 2022 « Pour comparer les résultats de santé entre les chiens nourris à la viande et les régimes végétaliens, nous avons interrogé 2 536 propriétaires de chiens qui ont fourni des données et des opinions sur les chiens nourris à la viande conventionnelle(…), à la viande crue ou végétaliens pendant au moins un an. » Avec cette fois une prise en compte des différences de « (…)variables démographiques canines médicalement pertinentes, notamment l’âge, le sexe, le statut de stérilisation, la taille de la race et les niveaux d’exercice inhabituellement élevés. »(…)
« Les chiens nourris avec des régimes végétaliens avaient les meilleurs résultats en matière de santé. Cette tendance était claire et cohérente, les chiens nourris avec des régimes végétaliens ayant généralement des diminutions substantielles et statistiquement significatives des risques de ces sept indicateurs généraux de maladie. »
Autres publications
Il y a quelques années une revue spécialisée destinée aux vétérinaires Français, a traité le sujet et la conclusion était plutôt positive : Revue vétérinaire l’Essentiel n°423 Octobre 2016 (PDF).
Les vétérinaires qui recommandent l’alimentation végétalienne
A l’étranger certains vétérinaires ont étudié la question depuis longtemps.
Il est cependant à noter que malheureusement certains d’entre eux ont parallèlement des positions très discutables, contre la vaccination, ou favorables à certaines pseudo-médecines.
Le Dr Andrew Knight vétérinaire anglais, membre du centre d’éthique animale d’Oxford, est l’auteur d’une synthèse de plusieurs études sur l’alimentation végétalienne pour chien et chats disponible en anglais – et traduite en français par VEGAnimalis (PDF) -, ainsi que Petfoodinnovation.info, un site sur le sujet (en anglais). Il a également rédigé un article (en anglais) sur le site de la Vegan Society.
Voici une playlist Youtube de 13 interviews du Dr Knight sur l’alimentation végétalienne pour chiens et chats (en anglais). Pour le moment il n’y a malheureusement pas de traduction Française des vidéos suivantes.
Le Dr Armaiti May (États-Unis), est également vétérinaire et favorable à ce type d’alimentation, d’autres vidéos : sur la chaîne d’Abby Lodmer (en anglais), sur “Go Vegan Radio” (en anglais), ou encore celle de “World of Vegan” (en anglais).
Elle a créé un site internet, Plantbased.org (en anglais) contenant notamment des liens vers des études scientifiques sur les bienfaits d’une alimentation végétale chez les chiens, pour leur santé et la réduction de l’impact sur l’environnement. Et également une pétition demandant que les chiens des refuges de Los Angeles soient nourris de façon végane.
Le Dr Jan Allegretti est vétérinaire nutritionniste, voici une conférence en 4 parties qui aborde de nombreux points, de la théorie, aux conseils nutritionnels (en anglais).
D’autres vétérinaires qui s’intéressent au sujet (liste non exhaustive)
- Andrew Knight (voir plus haut)
- Dr Arielle Griffiths
Autriche :
- Pia-Gloria Semp, qui a consacré sa thèse à ce sujet
États-Unis : (Source)
- Dr David H. Jaggar et Dr Michael Lemmon
- Dr Lorelei Wakefield, DVM, New York, son étude sur les chats nourris de façon végétalienne, et sur la taurine.
- Dr Jennifer Coates
- Dr Ernie Ward (ok pour les chiens seulement)
- Dr Wagner
- Dr Jean Dodds
- Dr Marybeth Minter
- Dr Karen Lyons
- Dr Leslie Brown
- Dr Rosemary Manziano
- Dr Dee Blanco
- Dr Andrew Kaplan
- Dr Tanya Holonko
- Dr Senae Suzuki (vétérinaire nutritionniste) qui a écrit un livre “Healthy Happy Pooch”.
Au Canada : (Source)
- Le Dr. Sarah Dodd
- Dr. Rob Spooner
- Dr. Kathy Kramer
- Dr. Shulamit Krakauer
- Dr Moira Drosdovech
- Dr. Radica Raj
- Dr. Manju Arora
- Dr. Gavin Myers
- Dr Carolyn Benson
- Dr Jean-Jacques Kona-Boun : L’alimentation végétalienne pour le chien et le chat : un dilemme végane
Pour aller plus loin :
James A Peden et Barbara Lynn Peden ont formulé les premiers compléments à des rations ménagères véganes pour chats et chien : le premier chapitre de leur livre ; lien pour l’acheter (en anglais).
James O’Heare, comportementaliste Canadien, a écrit “Chiens et chats végétaliens, une nutrition compatissante”, un livre sur l’alimentation végétalienne pour chien en collaboration avec une nutritionniste (en français).
Consultez aussi cette page où nous répertorions les associations, refuges, ou sanctuaire favorable au végétalisme des chiens et chats.
Pour les vétérinaires :
Il existe un groupe Facebook pour échanger entre vétérinaires et professionnels de la santé animale véganes : Vegan vets (en anglais) ce groupe n’est pas spécifique à l’alimentation.